" Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ".
Voilà qui résume bien la situation hydrobiologique dun cours deau.
Létude du bassin versant, de sa géologie, du climat, des biotopes,
nous permettent de classer les rivières entre elles et détablir
un profil schématique pour chacune dentre elles. Pour chaque rivière
nous pouvons détailler la notion décosystème et de réseaux trophiques.
La connaissance de la biocénose et de ses divers acteurs, nous permet
dévaluer la qualité dun cours deau. Le bassin versant
est une zone géographique dans laquelle toute eau tombée va se rassembler
pour former un cours deau. La géologie des sols, le climat, les
ouvrages dart influent sur le régime de la rivière. Une forte
capitalisation des précipitations sous forme de neige, nous donnera
un régime nival avec des eaux fortes à la fonte des neiges. Le régime
estival au contraire représente une rivière régulière par son débit,
typique des rivières de plaine. La majeure partie des cours deaux
français ont un régime mixte, caractérisé par deux périodes de fortes
eaux (printemps et automne).
Dans la définition dun cours deau, deux choses sont à retenir :
le lit et leau en mouvement. Le lit de la rivière ne se résume
pas à limage que lon a en un instant " T ",
il faut considérer deux lits. Le lit mineur correspond au débit détiage
et le lit majeur au niveau maximal lors de crues. Le profil en long
de la rivière est déterminé par la vitesse du courant.
Cinq zones caractérisent ce milieu :
-
La
source, peu propice à la production piscicole.
-
Le
cours supérieur ou "rithron".
-
Les
cours moyens et inférieurs constituant le "potamon".
-
Lembouchure,
zone frontière très riche.
Au fur et à mesure que lon descend vers lembouchure la vitesse
du courant sabaisse entraînant un réchauffement des températures,
une baise du taux doxygène dissous, une forte sédimentation. Les
facteurs abiotiques ont donc un rôle primordial pour un cours deau.
Le recalibrage dune rivière avec enrochement des berges modifiera
les vitesses de courant influant sur le lit de la rivière, le biotope
et la biocénose. Les stations de pompages installées sur la nappe phréatique
en communication avec la rivière peuvent abaisser le niveau de la nappe
diminuant ainsi leur pouvoir épurateur, la rivière alimentant la nappe
par lintermédiaire de son lit. Pour bien comprendre une rivière
il ne faut pas la dissocier de son bassin versant, car en tout point
du bassin versant naît la rivière.
La même classification de la rivière peut être faite à partir de la
faune piscicole. En effet, chaque biotope (ensemble des facteurs physiques)
regroupe un ensemble de niches habitant des espèces spécifiques. Chaque
biotope déterminant la biocénose (ensemble des facteurs biologiques)
nous retrouverons une évolution de la présence des invertébrés et de
la végétation de la source à lembouchure. Sur le cours supérieur
se situe la zone à truite et la zone à ombre, avec une faune exigeante
sur la qualité de leau. Sur le cours moyen va se trouver la zone
à barbeaux, avec une disparition progressive des truites et une apparition
des perches et des brochets mieux adaptés à des eaux plus lentes et
moins oxygénées. Enfin la zone à brème sur le cours inférieur, avec
la présence de nombreuses espèces planctophages servant de " fourrage "
aux carnassiers. Pour toutes ces zones, létude de la faune des
invertébrés va nous permettre dévaluer la qualité biologique dun
cours deau en se basant sur la sensibilité de chaque espèce ou
groupe faunistique. Une grande diversité despèces avec un nombre
restreint dindividus est un gage de bonne qualité des eaux. Au
contraire, peu despèces représentées par de nombreux individus
est indicateur dun milieu dégradé.
A une espèce de poisson donnée correspond un biotope ou une qualité
deau donc une biocénose, cest à dire une faune et une flore
spécifique. On peu donc relier la présence de " truites de
souche "dans un milieu à la présence de niches spécifiques,
dune qualité deau spécifique, dune faune invertébrée
spécifique. Cette chaîne alimentaire articulée autour dune espèce
est un réseau trophique, plusieurs réseaux trophiques formant une chaîne
alimentaire. La base de la chaîne alimentaire est constituée par les
sels minéraux, qui utilisés par les végétaux sous laction de la
photosynthèse produisent de la matière organique. Ces producteurs sont
consommés par des consommateurs primaires (herbivores, détritivores...),
eux mêmes consommés par des consommateurs secondaires, ainsi de suite
jusquau super-prédateur, dernier maillon de la chaîne avant le
retour à la case départ par lintermédiaire des décomposeurs (bactéries,
etc.).